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La fin du smartphone

Une fois n’est pas coutume, nous allons faire un peu de prospective et imaginer des scénariii futuristes concernant un objet qui nous concerne (presque) tous : le smartphone.

Un rectangle qui tourne en rond

Le smartphone peut-il disparaitre ? Question triviale et qui semble d’une stupidité à toute épreuve. Et pourtant, si on avait dit à Nokia en 2007 qu’ils disparaitraient quelques années plus tard au profit d’Apple, pensez-vous que le numéro 1 mondial des téléphones y aurait cru ? Tout est donc possible.

Quand on regarde l’avant et après 2007, on est frappé par une chose : la bascule opérée par l’iPhone sur toute une industrie, et l’uniformisation qui en a découlé.

Avant 2007, toutes les formes de téléphones étaient possibles, l’imagination était au pouvoir. L’arrivée du tactile, la rationalisation des systèmes d’exploitation (iOS et Android) et les règles de développements des applications vont figer une forme utile et standardisée : le rectangle.

Les successeurs du smartphone

13 ans plus tard, le rectangle fait encore la loi. Mais son hégémonie commence à vaciller. Signaux faibles : le marché est arrivé à maturité, il y a saturation, et les nouveautés peinent à apparaitre. Les nouvelles versions des smartphones améliorent l’existant mais il n’y a plus de révolution.

La fin du smartphone tel que nous le connaissons ne va pas arriver de sitôt, mais donnons-nous encore 5 à 7 ans… Et là, que verrons-nous ? Plusieurs pistes existent déjà, et ne demandent qu’à se développer.

La première – à court terme – est la réinvention du rectangle. L’écran se sent trop à l’étroit dans son carcan d’acier, et il lui manque une faculté d’adaptation selon les circonstances d’usages. Un peu comme un journal que nous pliez ou dépliez en fonction de la place que vous avez, le smartphone à venir aura un écran souple qui le transformera en un tournemain en tablette d’appoint pour regarder avec plus de confort des vidéos ou un plan. Oui, il existe déjà des choses comme cela. Mais ce n’est que le début, et cela reste peu convaincant. Le meilleur est donc à venir. Le Graal étant d’avoir un smartphone que l’on roulera dans sa poche…

La deuxième – à moyen terme – est le remplacement par d’autres terminaux. Et c’est en cours : la montre, dont le fonctionnement fut incompris à son lancement ; les smart speakers ou les écouteurs bluetooth, qui permettent –  via l’intelligence artificielle – de faire des recherches vocales et de déclencher des actions comme afficher une vidéo sur la télévision ou écouter un podcast ; les lunettes, qui serviront d’écran déporté pour l’affichage de certaines informations en toute discrétion.

La troisième – à long terme – est celle de la disparition pure et simple. La combinaison des différents terminaux sus nommés, couplée à la réalité augmentée fera que l’on aura plus besoin de smartphone car l’écran, le fameux rectangle noir, sera « fondu » dans l’environnement immédiat. Et je ne vous parle pas de l’implant cérébral, étape ultime de tout cela…

Comment tout cela va interagir ?

Si le smartphone ne va pas disparaitre de suite tellement il a absorbé d’outils (le téléphone, l’appareil photo, la radio, le camescope, etc). L’étape d’après sera donc son démembrement via des terminaux qui auront une fonction précise dans un environnement donné.

C’est l’interaction entre ces terminaux, et la fluidité des données entre eux, qui sera la clé de succès d’une telle vision.

Exemple de scénario d’usage : dans la rue, ma montre et mes écouteurs bluetooth me permettent de répondre à des appels, d’en passer et d’écouter Bonjour PPC. Arrivé à la maison, la bascule se fait automatiquement sur les smart speakers disséminés dans mon appartement, et je peux déclencher des actions à la voix. L’affichage d’une vidéo se fait sur l’écran de télé ou sur un écran plus petit, posé à la cuisine ou dans la chambre. Enfin, lunettes posées sur le nez et allongé dans le salon, je regarde un film sur grand écran en réalité virtuelle posé au milieu de la pièce, en son immersif spatialisé grâce à mes écouteurs bluetooth.

Tout cela est possible techniquement aujourd’hui, mais pas mature ni assez robuste pour être accessible au plus grand nombre, et diffusé massivement. Rendez-vous en 2030 🙂

Image : Minority Report, Twentieth Century Fox

Proposé par
Damien Douani

Eclaireur et Raconteur :
Cultures Numériques, Innovations et Nouveaux Médias.
Mes obsessions : les usages émergents, et le bien-être digital.

Trouvable sur les Réseaux, à la Télé, en Podcast et à la Radio.

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