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Microservices : l’entreprise agile avec l’innovation continue

Aujourd’hui, ce n’est plus la grande entreprise qui mange la plus petite, mais c’est l’entreprise agile qui déstabilise le mastodonte inerte.
Tous les marchés et tous les secteurs sont victimes de ces nouveaux arrivants :  La banque, l’assurance, le transport, l’éducation, le conseil stratégique, etc.
Les grandes organisations dotées de processus et de structures figés sont les plus durement touchées.
La seule solution, pour résister à ce tsunami technologique, réside dans sa capacité à innover de manière agile, au même rythme de ses concurrents, pour ne pas se faire distancer.

Les entreprises qui seront parvenues à jeter les bases d’une innovation continue ont toutes adopté une architecture informatique à base de microservices pour répondre immédiatement aux exigences du marché et de leurs clients.

Le besoin d’innovation pour prendre de l’avance sur des marchés concurrentiels est une nécessité stratégique, pour créer des nouvelles expériences clients avec l’aide des nouvelles technologies.
Aussi bien pour façonner des expériences clients innovantes, que pour des expériences collaborateurs réussies, les équipes de développement informatique doivent être en mesure de fournir des ressources numériques sous la forme de fonctionnalités métiers polyvalentes.

La transformation digitale d’une entreprise passera inévitablement par la transformation de son service informatique qui deviendra un allié de poids pour atteindre les objectifs stratégiques de l’entreprise.

L’innovation continue permet de maintenir l’entreprise dans un marché en constante évolution, par l’avance de phase des briques logiciels qui s’adaptent rapidement aux nouveaux contextes, de manière holistique, et sur tous les canaux commerciaux.

Que sont les microservices ?


Les microservices désignent à la fois une organisation, une architecture et une approche de développement logiciel qui consiste à décomposer les applications en éléments plus simples, indépendants les uns des autres et interchangeables.

Contrairement à une approche monolithique classique, selon laquelle tous les composants forment une entité indissociable, les microservices fonctionnent en synergie pour accomplir les mêmes tâches, tout en étant séparés. Chacun de ces composants ou processus est un microservice.

Le service informatique d’une entreprise agile est organisé en petites équipes hyperfocalisées qui innovent à grande vitesse sur des unités de valeur commerciale bien définies, travaillant de concert pour produire quelque chose de beaucoup plus vaste et réutilisable.

On parle ainsi d’infrastructure informatique composable (à base de composants ou de microservices). L’ensemble des applications de l’entreprise devient granulaire et des processus entiers peuvent être réutilisés dans d’autres applications.

À quoi servent les microservices ?


Les microservices correspondent à l’évolution des principes de conception architecturale qui transforment la fourniture de solutions aux entreprises sous la forme de services informatiques clé en main adaptables.

Toutes les entreprises, quel que soit leur secteur, doivent s’efforcer de fournir la meilleure expérience client, quel que soit le canal : retail, site web, application mobile, etc.
Des clients exigeants n’hésiteront pas à se détourner d’une entreprise qui n’est pas en mesure de s’adapter à leurs exigences en matière interopérabilité informatique.

Les services informatiques doivent offrir des solutions plus légères et extrêmement adaptables pour répondre aux besoins des clients les plus divers.
L’architecture informatique de l’entreprise doit être en mesure d’identifier et de définir les ressources numériques, les processus et les principales fonctionnalités métiers.
Ce qui aura pour conséquence de désolidariser d’un côté les canaux commerciaux et de l’autre le système back-end de référence qui les approvisionnent.
Un microservices qui encapsule une fonctionnalité métier deviendra une ressource numérique de grande valeur, car elle pourra s’adapter aux différents contextes.

Concrètement, lorsque le microservice est conçu parfaitement de cette façon, chaque contexte d’utilisation sera perçu comme un processus unique, accompagné de transactions métiers à disposition dans l’ensemble des clients, collaborateurs et partenaires de l’entreprise.
Le même composant logiciel sera en mesure de fonctionner dans toutes les circonstances avec une haute capacité d’adaptation.

Dans un logiciel bancaire, l’ensemble des opérations de compte sont traitées par la même brique logiciel, côté conseiller financier ou côté client final. Seuls changeront la granularité d’affichage et le niveau des autorisations.
Votre banquier sera, par exemple, en mesure de voir plus d’opérations que vous à l’avance.
Auparavant, les informations du point de vue client ou du point de vue collaborateur de l’entreprise étaient générées par des systèmes différents qui communiquaient entre eux, en provoquant des délais de synchronisation et des erreurs d’affichage.
Aujourd’hui, les clients exigent une expérience en temps réel des services qu’ils utilisent avec des opérations bancaires quasi immédiates.

Quels sont les avantages pour l’entreprise ?


Une entreprise qui se dote d’une architecture à base de microservices sera en mesure de s’adapter plus vite aux évolutions des marchés, de sorte que les évolutions puissent être gérées de manière agile.
L’ensemble des transactions et processus métiers sont traduits et automatisés sous la forme de microservices.
Lorsque de nouveaux processus ou règles métier surviennent, il suffira aux services informatiques de créer des nouvelles instances à partir des microservices existants.

La capacité d’adaptation de votre entreprise est déterminée par la facilité et la rapidité avec laquelle elle réagira aux tendances de votre secteur, tout en conservant des avantages concurrentiels.

Une infrastructure basée sur des microservices pourra donc suivre le rythme de votre activité et s’adapter aux changements dictés par le marché ou vos clients, tout en offrant une mise en œuvre agile.

Et si l’agilité était la vraie innovation en 2020 ?

Une entreprise comme Google génère des revenus colossaux en transformant des briques logiciels que l’on appelle API en véritable produit à haute valeur ajoutée.
Google Maps est devenu la nouvelle machine à cash de Google avec 3 services simples :  la recherche de points d’intérêt à proximité, les recommandations personnalisées et la recherche d’entreprises dans le quartier.
Toutes les entreprises et les services viennent s’agréger sur la carte, services de taxis (UBER), hôtellerie (Airbnb), restaurants (McDonald’s), cafés (Starbuck) et des recommandations (au détriment de TripAdvisor et Yelp).

La publicité n’est plus le seul levier de Google.

De nouvelles opportunités sont créées grâce aux interactions entre les services comme Spotify qui attire ses clients via Uber.

L’enjeu des entreprises est aujourd’hui de rendre l’ensemble de leur infrastructure informatique adaptable aux nouveaux processus métiers pour saisir les opportunités offertes par les marchés.

Le rôle des services informatiques est de proposer suffisamment d’ouverture vers l’extérieure pour répondre aux attentes des clients, tout en facilitant le déploiement de nouvelles fonctionnalités à l’échelle de l’entreprise dans des délais de plus en plus courts.

Les entreprises agiles peuvent ainsi proposer une logique de solution de manière décentralisée en standardisant des contrats de microservices sous la forme d’API.
Plusieurs équipes de différents secteurs peuvent mettre en œuvre des services avec leur propre choix de technologies, tout en restant en adéquation avec les objectifs de l’entreprise.
Toutes les entreprises sont à la fois cliente et fournisseur de services et doivent permettre aux équipes des différents segments d’activité d’adapter les fonctionnalités clés conçues par le service informatique principal à leurs besoins spécifiques.

Les microservices sont nativement capables de communiquer entre eux grâce à l’adoption, à l’échelle du secteur, de normes comme le HTTP, ReST et le JSON. On dit qu’ils sont intrinsèquement interopérables entre eux.
Ils facilitent ainsi l’échange d’informations indépendamment de la façon dont ils ont été mis en œuvre, car leur interface est définie selon des normes en usage dans secteur.
L’entreprise peut sélectionner les meilleurs services à travers des plateformes grâce à l’interopérabilité offerte par les interfaces standardisées.
Cela se traduit, par exemple, pour une plate-forme de e-commerce, par le choix de manière totalement automatisée du meilleur transporteur en fonction du type de marchandises ou du pays de destination.
La société de transport qui ne possède pas d’interface adaptable (API) vers les plates-formes de e-commerce se prive de parts de marché énormes.
De plus, les équipes informatiques du transporteur devront mettre à disposition toutes les technologies disponibles d’interconnexions pour s’assurer que tous les partenaires puissent se raccorder à leurs services de livraison.

Comment implanter des microservices ?


A l’origine, les entreprises utilisent des applications informatiques constituées en silos. Chaque département de l’entreprise exprime ses propres besoins de manière indépendante et isolée du reste des autres applications.
Des budgets spécifiques sont alloués pour chaque type de logiciel, conformément au périmètre applicatif et fonctionnel.
En revanche, les processus métiers sont orientés clients et couvrent généralement plusieurs départements.
Le désalignement des orientations prises par chaque département entraîne des pertes d’informations, des décalages et des imprécisions dommageables pour les prises de décision.
Depuis quelques années, les entreprises essayent de considérer le processus métier comme élément central sur lequel doit reposer l’ensemble des solutions.

Une simple modification du processus métier ne doit pas remettre en question l’ensemble des solutions déployées.

Les services informatiques qui ont dû rapidement faire face à des changements rapides sont en train de repenser leur façon de concevoir ou d’acheter des logiciels.
Une approche orientée microservices constitue le pilier de la logique système, en offrant des services adaptables à la demande pour répondre aux exigences d’automatisation des processus métiers.
De manière opérationnelle, les microservices sont directement invoqués par des appels d’API HTTP REST avec une norme comme RAML (Restful API Modelling Language) qui permet de définir formellement les API REST.
Le RAML permet de concevoir une plate-forme de modélisation et de construction d’application web avec un haut degré d’évolutivité à travers des hypothèses de variabilité.
Cette norme apporte une approche simplifiée de la définition et de la publication d’interfaces de microservices.

Lorsque le microservice est impliqué dans la réalisation de transaction ou processus métier complexe, une approche basée sur les événements peut être adoptée.L’idée principale est que le microservice s’abonne à des événements métier et déclenche des actions automatisées.
Une compagnie comme la SNCF, qui mettrait à disposition de nouveaux trains, va informer via des microservices, l’ensemble des prestataires qui commercialisent ses produits, et offrir immédiatement de nouvelles places disponibles aux clients des plateformes de réservation.

Classification des microservices
Classification des microservices


Chaque système composé de microservices est conçu avec niveau d’abstraction suffisant pour masquer l’ensemble des sous-systèmes. Les API fonctionnement de manière transparente sans donner d’information sur le système lui-même.
La responsabilité de l’opérateur de l’API est distincte et indépendante de tout processus métier.
Les API peuvent être agrégées pour constituer des API de processus avec une interdépendance les unes des autres.
L’ensemble de ces API sont ensuite pilotées par des processus métier sous la forme d’événements simples (un événement métier déclenche une série d’actions automatisées).
Des API spécifiques vont, par exemple, concerner le niveau d’expérience client souhaité.

Une société de location de voitures peut adapter son offre en fonction du pays de résidence de leurs clients et proposer des véhicules plus haut de gamme avec des services « première classe ». Le pays de résidence devient une simple variable d’ajustement qui va permettre d’offrir une expérience digitale sur mesure.

La mise en place de ces micro services oblige les entreprises à réduire la taille des équipes pour se concentrer sur un seul sous-domaine, tout facilitant la coopération interéquipes. La participation d’experts métier à la modélisation de la solution est également fortement encouragée pour s’assurer que les microservices fonctionnent tel que le marché le demande.

L’entreprise qui conçoit et déploie des microservices sous forme d’API peut considérer celle-ci comme un produit métier et une ressource numérique qu’elle peut valoriser.
La taille réduite des équipes permet de maîtriser les coûts de développement et leur périmètre de responsabilité, tout en facilitant la production en continu.

Comment identifier les « candidats » potentiels à la fabrication de microservices ?

La donnée constitue le nouvel « or noir » de nombreux marchés. Les demandes du marché pour la donnée dont l’entreprise est en possession vont constituer un point de départ de l’identification des microservices à créer.
Dans un établissement de santé, les coordonnées du patient, le rendez-vous et la demande en sont des exemples. Une plateforme e-commerce comporte la commande, l’article, la livraison au client. Une solution bancaire peut englober le transfert, le compte et le bénéficiaire.
Tout élément de la transaction ou la transaction elle-même peut constituer une ressource numérique monétisable.
Si vous venez de souscrire à un abonnement pour recevoir des couches pour bébé toutes les semaines, il est fort probable que cette information puisse être utile à des constructeurs automobiles ou des agents immobiliers.

Quelle que soit la taille de votre entreprise, les microservices organisés sous la forme d’API agrégées vont constituer un large champ d’investigations et de profits dans l’avenir.

La crise sanitaire récente a, par exemple, bouleversé le marché mondial des API à haute puissance (HPAPI) qui fournissent des informations liées à l’industrie ainsi que des tendances futuristes sur les recherches d’impacts liés au COVID-19.

Plus les enjeux sont importants, plus la mise à disposition de données sensibles via des API est génératrice de revenus. La publication d’une étude sur ce sujet peut allègrement dépasser 5000$.

Proposé par
Olivier Petit

#Digital Strategist for game changers

Organisateur d'événements. Animateur de conférences, keynotes et tables rondes. Coach/formateur leadership digital sur Linkedin et Twitter.

Tombé dans la marmite du numérique en 1985 avec le plan informatique pour tous. Toujours les mains dans le moteur du web (WordPress/Drupal) et intégration web (Photoshop,CSS,JS)

Mes 2 citations préférées :
"La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent." - Albert Einstein
« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. » - Nelson Mandela

#innovation #sérendipité #humain

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