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L’Edge Computing ou la révolution de l’intelligence des objets

Il y a encore quelques années, l’ordinateur était ce truc encombrant gris, blanc ou noir posé sur un bureau, que l’on utilisait avec un écran, une souris et un clavier.
Peu à peu, l’ordinateur a disparu, pour être intégré directement dans l’écran, libérant un peu nos bureaux.

En 2020, l’ordinateur tient dans la poche ou dans un sac à dos et il n’a besoin, ni de souris, ni de clavier, mais juste de votre index.
L’ordinateur se réduit à un écran tactile de 10 à 40 cm de diagonale, dans lequel vous trouvez des centaines de milliers d’applications, accessibles du bout des doigts.

Toujours plus puissants, connectés en permanence à internet, ces ordinateurs de poche disposent maintenant d’une quantité de mémoire supérieure aux ordinateurs de bureau et d’une puissance de calcul gigantesque, boostés par les demandes des gamers et des entreprises.

Explosion de l’informatique mobile

La multiplication du nombre d’appareils mobiles connectés à internet modifie radicalement notre façon de concevoir les réseaux informatiques, à travers leur utilisation, la distribution des applications et la sécurité.

Avec l’utilisation massive d’applications dans le cloud, les services informatiques sont poussés à intégrer, dans l’urgence, les appareils personnels dans le réseau de l’entreprise, sans en compromettre la sécurité.

Accéléré par la crise sanitaire, le travail à distance se développe à pas de géant et les entreprises utilisent, plus que jamais, les plateformes et services numériques dans le cloud.

L’Edge Computing que l’on peut traduire par « informatique en périphérie de réseau » ou « informatique de pointe » désigne le traitement informatique qui s’effectue à l’emplacement physique de l’utilisateur ou de la source des données, ou à proximité.

L’Egde Computing permet de mettre nos appareils mobiles dans la boucle du traitement des données, pour offrir aux utilisateurs des services moins coûteux, plus rapides et plus fiables.

Ce qui a pour conséquence la réduction de l’utilisation des ressources centralisées, tout en augmentant l’ensemble des ressources disponibles pour un plus grand nombre d’utilisateurs – c’est que l’on appelle aussi Cloud Computing Hybride ou Multi-Cloud.

Nos smartphones, tablettes et ordinateurs portables vont jouer un rôle essentiel dans l’avenir, mais également tous les dispositifs connectés comme les IoT (Internet des objets).
De grands noms de l’informatique sont très actif dans cette course technologique – dont Amazon, Apple, Microsoft et Google.

Le service « Google Cloud IoT » permet, par exemple, d’étendre la puissance de traitement des données et le machine learning du service « Google Cloud » à des millions d’appareils intelligents, tels que des bras robotiques, des éoliennes et même des plates-formes pétrolières, afin qu’ils puissent agir sur les données de leurs capteurs en temps réel et prévoir les résultats localement.

D’où viennent les données ?

Le traitement rapide des données est un aspect crucial de la prise de décision pour les entreprises et les individus, surtout en temps de crise.

Dans le domaine des services financiers, par exemple, les opérateurs doivent souvent prendre des décisions en temps réel, en fonction d’événements ou de grands changements sur le marché, et tout retard dans le calcul des données peut entraîner d’énormes pertes financières.

Dans le domaine de la santé, les appareils mobiles (notamment les appareils d’électrocardiogramme portables et les capteurs de température) sont de plus en plus importants pour la collecte des données patients. Avec l’augmentation des données patients dans les hôpitaux, le moindre retard dans le traitement peut devenir une question de vie ou de mort.

Alors que la majeure partie du traitement des données pour les appareils connectés se fait désormais dans le cloud, l’envoi de données dans les deux sens sur un serveur central peut engendrer quelques secondes de trop – et nécessite également une importante infrastructure, relativement coûteuse.

D’ici 2025, on estime que 463 exabytes de données seront créés par jour dans le monde, ce qui équivaut à plus de 200 millions de DVD par jour.

Avec toujours plus d’appareils connectés à Internet et générant une quantité colossale de données, l’informatique dans le cloud pourrait ne pas être en mesure de tout gérer – ou de réduire suffisamment le temps de latence lorsque la prise de décision doit être immédiate.

C’est là qu’intervient l’Edge Computing, cette technologie promet un traitement plus rapide et moins coûteux, directement à la source des données via l’appareil connecté.

Quelle est l’origine de l’Edge computing ?

Avant l’Edge Computing, il y avait le Cloud Computing qui permettait aux entreprises de stocker et de traiter des données en dehors de leur propre réseaux informatique physique et à travers un réseau de serveurs distants – que l’on appelle le Cloud (nuage en français).

Par exemple, une personne peut sauvegarder son smartphone en utilisant l’iCloud d’Apple. Elle peut ensuite récupérer les données de son smartphone via un autre appareil connecté à Internet, tel que son ordinateur de bureau, en se connectant au cloud.
Ce qui permet d’étendre facilement la capacité de stockage de nos smartphones.

Ce n’est qu’une des nombreuses utilisations du Cloud Computing.

Un autre exemple est l’exécution d’applications à grande échelle auxquelles on accède par un navigateur web ou mobile sous la forme de Progressive Web Apps (site internet adapté à l’utilisation sur mobile).
Avec cette technologie, les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter et LinkedIn sont accessibles via un simple navigateur internet, avec une expérience utilisateur proche de celle de l’application mobile.

Du Cloud Computing à l’Edge Computing

Avec l’accroissement de la quantité de données et les milliards d’appareils connectés à l’internet, le traitement rapide et fiable des données devient un enjeu crucial.

Même si l’informatique centralisée et l’informatique dans le nuage ont fait leurs preuves dans le passé, par leur rentabilité et leur fiabilité, l’avènement des IoT (internet des objet) est en train de mettre la bande passante des réseaux à rude épreuve.

Dans la grande majorité des cas, tous les appareils dit « intelligents » n’ont pas besoin d’utiliser l’informatique dans le cloud pour fonctionner. En supprimant les aller-retours entre l’appareil et les serveurs, ils réduisent la bande-passante, car ils disposent de suffisamment de puissance pour stocker et traiter les données de manière autonome.

Des analystes estiment que le marché de l’Edge Computing devrait atteindre 700 milliards de dollars d’ici 2028.

Quelles sont les applications concernées par l’Edge Computing ?

La réalité virtuelle et la réalité augmentée sont des exemples concrets d’Edge Computing.
Ces technologies souffrent souvent d’une bande passante insuffisante et d’une latence élevée. Leurs utilisateurs subissent fréquemment des malaises à cause des ralentissements dans les performances de calcul, ce qui perturbe la dimension immersive de l’expérience.
L’Edge Computing empêche ce type d’incident de se produire, en permettant d’exécuter les opérations de rendu, directement sur les appareils, au lieu d’utiliser le cloud.

Même principe pour l’Internet des objets, dans le cas des voitures autonome, pour lesquelles aucune latence n’est tolérée dans les calculs relatifs à l’orientation dans l’espace et à la localisation des obstacles.
Votre voiture doit être capable de traiter des données et de prendre des décisions en temps réel de façon quasi instantanée, au risque, là encore, de provoquer des accidents mortels.

Dernièrement, Apple a fait l’acquisition de la startup Silk Labs, spécialisée en Intelligence Artificielle, dont le seul but est l’évolution de l’assistant vocal Siri vers un mode Edge Computing. Ce qui va se traduire par un fonctionnement de Siri entièrement en local et sans connexion à Internet.
Cette technologie va permettre à Apple de développer l’intelligence embarquée directement sur iPhone et Ipad, sans recours au Cloud Computing. Un avantage certain en l’absence de connectivité cellulaire pour des terminaux mobiles, mais également pour des raisons de confidentialité.

L’arrivée de la 5G va bouleverser ces technologies, en apportant un débit internet dix fois plus rapide que la norme actuelle pour un temps de latence de l’ordre de la milliseconde.


L’informatique mobile laisse entrevoir un grand nombre de services innovants dans les domaines de la télémédecine, du véhicule autonome ou de l’usine du futur.
C’est là qu’intervient l’Edge Computing qui, en déportant la puissance de traitement vers la périphérie du réseau, va réduire les échanges avec le cloud et libérer les réseaux de données.
Le traitement des données se fera, en local, au plus proche de la source, tout en répondant aux exigences du temps réel.
Certains nomment cette technologie « Intelligent Edge » pour déporter l’intelligence sur le dernier maillon.

Article à suivre :
Edge AI : la confluence entre l’Edge Computing et l’Intelligence Artificielle

Olivier Petit

@olivpetit

 Creative Digital Strategist ? Personal Branding ? Leadership Presence ? Influence ? Social Media ? Startup Mentor

Linkedin.com/in/olivierpetit75

Illustration Philippe-Élie Kassabi

Sources :
What Is Edge Computing?
https://www.cbinsights.com/research/what-is-edge-computing/
IA en mode Edge Computing : Apple fait une belle prise avec Silk Labs
https://www.silicon.fr/ia-en-mode-edge-computing-apple-fait-une-belle-prise-avec-silk-labs-225903.html

Proposé par
Olivier Petit

#Digital Strategist for game changers

Organisateur d'événements. Animateur de conférences, keynotes et tables rondes. Coach/formateur leadership digital sur Linkedin et Twitter.

Tombé dans la marmite du numérique en 1985 avec le plan informatique pour tous. Toujours les mains dans le moteur du web (WordPress/Drupal) et intégration web (Photoshop,CSS,JS)

Mes 2 citations préférées :
"La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent." - Albert Einstein
« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. » - Nelson Mandela

#innovation #sérendipité #humain

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