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COVID19 : l’open space peut-il tuer ?

Le titre du best-seller « l’open space m’a tuer » [faute volontaire] était-il prémonitoire ? Peut-on risquer de mourir, ou tout du moins de tomber (gravement) malade, si la direction de notre entreprise nous force à revenir au bureau ? Et surtout pourquoi ? Depuis le déconfinement, le 11 mai, la consigne officielle était de maintenir le télétravail autant que possible jusqu’à l’été (pour les entreprises en capacité de le faire), ce que la Ministre du Travail, « jugeait très important » . Le but ? Eviter de surcharger les transports en commun, les routes, et les entreprises, afin de limiter les risques de contagion. En effet, le télétravail à 100% ou 80% comme outil de limitation de propagation du virus, a fait ses preuves : 5 millions d’actifs ont exercé leur métier à domicile, beaucoup le font encore. Pendant, que 11,7 millions étaient au chômage partiel, sur un total de 30 millions d’actifs

Ces mois entiers à travailler à domicile tous les jours ont  prouvé à tous, y compris aux managers et DRH de mauvaise foi, que OUI le télétravail était tout à fait possible et productif pour des millions de personnes. Les managers qui ont refusé pendant des décennies les demandes réitérées de télétravail de leurs équipes pour des raisons absurdes et injustes n’ont aujourd’hui plus d’arguments. Et soudain, c’est le drame…

Dimanche 14/05, 20h, le Président s’adresse aux Françaises et aux Français. Emmanuel Macron : « Dès demain [15/05], nous allons pouvoir tourner la page du premier acte de la crise que nous venons de traverser. Retrouver le plaisir d’être ensemble, de reprendre pleinement le travail, mais aussi de nous divertir, de nous cultiver. » 

Le Président a martelé 12 fois le mot travail. Comme il avait répété le mot « guerre » dans son discours du 16 mars.  « Reprendre pleinement le travail » ? Mais à qui s’adresse-t-il donc ? Aux actifs qui étaient encore en chômage partiel mi-juin, peut-être. Mais parmi ces salariés, quelle est la proportion de personnes qui auraient pu faire du télétravail si leur employeur avait accepté de les équiper ? Une partie non négligeable sans doute. Car le travail dans les commerces, hôtels, restaurants, usines, ne représentent pas l’ensemble de ces 11,7 millions de personnes. La transformation numérique des entreprises est enjeu capital pour leur survie. Aujourd’hui plus que jamais. Répétons le encore : parmi les entreprises en difficulté en France (dépôt de bilan) en 2017, 1 sur 2 n’avait pas de site internet (source Conseil national du numérique, rapport « Croissance connectée« ).

Parlons peu, parlons bien. Que votre entreprise ait pris une décision ou pas concernant le retour sur site. Votre santé est la priorité numéro 1, celle de vos proches aussi. Personne ne peut vous obliger à vous rendre sur votre lieu de travail si vous êtes en capacité de faire votre travail à distance. N’hésitez donc pas à citer la Ministre du Travail, vue plus haut, mais aussi le Ministre de l’Economie et des Finances, selon lequel, « le télétravail reste souhaitable »

Le préfet de la région d’Île-de-France, préfet de paris, Michel Cadot en appelle de son côté à la responsabilité collective afin d’éviter tout risque de nouveau départ de l’épidémie. Les employeurs sont donc encouragés à maintenir l’activité en télétravail lorsqu’ils le peuvent ainsi que le régime d’arrivée en horaires décalés pour éviter une trop forte affluence dans les transports. »

Vous pouvez aussi jouer sur l’argument de productivité, puisqu’on n’a jamais autant travaillé qu’à domicile. Comme le rappelle Jean-Denis : « le bureau est devenu le lieu de l’interruption permanente ».  

S’il y a encore des nostalgiques de l’open space, petit rappel de l’Usine Nouvelle sur les nuisances sonores en open space, qui nuisent à notre santé. A la question « quels sont les bruits les plus gênants au bureau ? », les personnes interrogées répondaient : les éclats de voix pendant des conversations téléphoniques (27%). Suivent : 

  • 24% Conversations de collaborateurs devant votre bureau ou votre espace de travail
  • 16% Reniflements / Toux
  • 11% Alertes sur smartphone
  • 10% Appels personnels
  • 8% Claviers bruyants
  • 3% Bruit des collaborateurs en train de manger
Est-ce que tout ça vous a manqué, franchement ? Alors en pied de nez à notre titre du jour, ce n’est pas l’open space qui va nous tuer, c’est le Covid-19 qui va tuer l’open space, comme l’écrivait Emmanuelle Souffi dans le JDD

Travailleurs, travailleuses, si vous ne pouvez pas faire de télétravail pour des raisons inhérentes à votre métier, courage à vous pour le retour sur site. Pour les autres, battez-vous pour votre santé, et sachez trouver la solution qui vous conviendra, peut-être le travail en mode hybride

PS : grand merci à l’Agent M pour son aide précieuse sur les consignes de nos Ministres, préfets etc. 

Louisa Amara

@Louisa_A

Social media manager, rédactrice web, pigiste

Passion #podcast(s) @Single_Jungle https://msha.ke/louisa_a/

J’ai dans les bottes des montagnes de questions.

Liens vers les autres références citées : 

Travail : « Le bureau est devenu le lieu de l’interruption permanente » https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/30/travail-le-bureau-est-devenu-le-lieu-de-l-interruption-permanente_5443619_3232.html

Les réactions suite au tweet d’avant émission https://twitter.com/PPC/status/1272770024277770241

Illustration Philippe-Élie Kassabi

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Proposé par
Louisa Amara

Social media manager, créatrice de podcast??, pigiste.

Un journaliste m'a dit quand j'étais encore étudiante : "Tu veux faire trop de choses, je ne comprends pas ton CV, choisis une seule voie."
J'ai décidé d'ignorer ce conseil. Grand bien m'en a fait car je suis aujourd'hui Social media manager, rédactrice, pigiste, blogueuse. Membre émérite de la #slashgen. :)

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