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Grossophobie et digital

Nous parlons aujourd’hui de grossophobie. Ce mot est entré dans le dictionnaire le 16 mai 2019.

La définition :

« Hostilité envers les personnes grosses ou obèses. La grossophobie repose sur des préjugés selon lesquels les personnes grosses le sont parce qu’elles le veulent bien. Une position qui se manifeste par des comportements stigmatisant et discriminant à l’égard des personnes en surpoids. »

C’est le sujet du jour car la grossophobie ambiante a atteint des sommets inégalés depuis mi-mars.

Nous venons de vivre 2 mois de confinement, parfois plus dans d’autres pays. Dès les premiers jours de cette épreuve collective, des messages grossophobes sous forme de « blagues » ont circulé sur les réseaux sociaux, WhatsApp, dans les médias. Il s’agissait principalement d’avant/après illustrant la potentielle prise de poids des gens confinés, privés de leurs activités physiques habituelles, que ce soit les fameux 10000 pas par jour, et/ou un sport pratiqué.

On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde, certes. Mais il y a clairement un problème, quand des milliers de personnes meurent du COVID19 dans le monde, sont hospitalisées, en ressortent parfois avec des séquelles, la 1ère préoccupation devrait être de ne surtout pas prendre de poids ?

Mais dans quel monde vit-on ?!

Dans la foulée de ces blagues, des centaines de personnes se improvisées coach sur Zoom, Instagram etc. Il fallait forcément faire du yoga, de la méditation. [Voir l’hilarant sketch de Maxime Gasteuil sur le sujet] La dictature du bien-être était en marche.

Si vous avez tous et toutes ressenti cette pression. Imaginez un instant ce qu’ont vécu et vivent au quotidien les personnes obèses, grosses ou en surpoids.

Le collectif Gras politique travaille au quotidien pour mieux faire connaitre ces discriminations, avec notamment la publication du livre « Gros n’est pas un gros mot« , qui devrait être lu par toute personne, en particulier les recruteurs, collègues, médecins, parents, familles et amis. Quelques chiffres édifiants : les femmes obèses sont 8 fois plus discriminées à l’embauche en raison de leur physique que celles présentant un IMC (indice de masse corporelle) « dans la norme« , 4 fois plus pour les femmes en surpoids, et 3 fois plus pour les hommes gros. Source : étude publiée en février 2016 par le Défenseur des droits et l’Organisation Internationale du Travail.

Si le digital permet de véhiculer des propos offensants, il permet aussi de se battre contre les discriminations et contre ces injonctions insupportables, encore plus en période de crise. Comme l’article d’Elsa Pereira dans les Inrocks, ou l’interview de  Louise Aubery (Mybetterself sur Instagram) sur Konbini. Le digital va donc aider à une prise de conscience collective. Dans les entreprises, certains médias, entre amis, et même dans les familles, ça a déjà commencé ! Après tout, la perfection n’est pas de ce monde. L’acceptation de soi et des autres est le premier pas vers le bonheur. Et si on essayait ? 

Liens vers les références citées : 

Le poids de l’apparence dans le monde professionnel : à quand la fin de la discrimination ? https://www.marieclaire.fr/,travail-la-pression-du-nice-looking,716543.asp
Confinement : arrêtons d’agiter la prise de poids comme une menace https://amp.lesinrocks.com/2020/04/01/actualite/societe/confinement-arretons-dagiter-la-prise-de-poids-comme-une-menace/

Illustration Philippe-Élie Kassabi

 

Proposé par
Louisa Amara

Social media manager, créatrice de podcast??, pigiste.

Un journaliste m'a dit quand j'étais encore étudiante : "Tu veux faire trop de choses, je ne comprends pas ton CV, choisis une seule voie."
J'ai décidé d'ignorer ce conseil. Grand bien m'en a fait car je suis aujourd'hui Social media manager, rédactrice, pigiste, blogueuse. Membre émérite de la #slashgen. :)

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