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Les kids et le digital : retour d’expérience d’une digital mum

Dans ma vie professionnelle je conseille et je forme à la transformation digitale d’entreprise, ce qui me donne quelques clés pour en gérer une à la maison. J’y ai 3 millenials de 16 à 10 ans, de vrais digital natives qui me font rechercher chaque jour le meilleur équilibre entre sécurité et optimisation de leur expérience utilisateur ?

L’aînée (16 ans) pratique intensément les réseaux sociaux (mode de communication privilégié au sein d’une large communauté tribale de potes) tout en étant le reflet d’une génération qui a capitalisé sur les erreurs de leurs aînés nés dans les années 90 du siècle dernier. Facebook est honni pour son manque de maîtrise de la confidentialité et des données, ce qui laisse la part belle à Instagram (pour les images à vocation esthétique et artistique) et surtout Snapchat (dont la volatilité et la traçabilité des informations sont plébiscitées).

Le nouveau signe BestFriendForEver est de s’échanger ses identifiants et mot de passe Snapchat

Loin du fantasme de relations déshumanisées, les communautés Snapchat sont le prolongement virtuel (et multiplicateur) de relations IRL (de la vraie vie). A ma grande incompréhension (au départ), le nouveau signe BestFriendForEver est de s’échanger ses identifiants et mot de passe Snapchat… mais j’ai eu l’occasion de voir l’efficacité de ce dispositif : gare au troll qui essaierait de s’attaquer à un membre de la tribu, il se fait rapidement clouer au pilori virtuel par la communauté. Je passe sur le désagrément d’avoir l’impression d’être continuellement filmée à mon insu dès que ma fille est à proximité tellement elle a pris l’habitude de mener de front deux vies (dont une par écran interposé) : cela a été l’occasion de formuler notre code familial sur le droit à l’image ?

Son téléphone, loin de nuire à ses performances scolaires, est aussi devenu son principal outil de travail avec l’émergence de pratiques qui doivent déstabiliser le corps enseignant et annonce bien les dernières tendances des attentes collaborateurs en entreprise (que je constate dans ma vie professionnelle) : coworking à distance avec les potes sur les devoirs de maths, suivi des controverses en ligne sur le sujet de son épreuve de Travaux Pratiques Encadrés au bac, binge watching Netflix (mais avec séries en VO) et révisions sur la chaîne YouTube Les bons profs (quand la pédagogie du prof IRL est défaillante ou pour avoir une autre vision des choses) m’ont conduite à soutenir sa demande de smartphone haut de gamme à Noël dernier.

La cadette (14 ans) a une vie digitale plus individuelle (conformément à son caractère), avec un recul par rapport aux réseaux sociaux qui a abouti au paradoxe qu’elle s’est retrouvée involontairement modérateur informel du groupe Snapchat de sa classe de 4ème. Son téléphone est sa porte d’entrée sur ses centres d’intérêt. Réseau social dédié au dessin pour trouver des inspirations pour le manga qu’elle crée, application de dessin sur tablette, binge watching de mangas sur Netflix ou trouver une méthode d’apprentissage du japonais en ligne qui lui corresponde : autant d’opportunités de pratiquer sa passion qui n’auraient pas été possibles sans le numérique.

Le benjamin (10 ans) a démarré sa vie digitale par la porte d’entrée jeux video, ce qui a nécessité un gros effort d’ouverture d’esprit de ma part. OK Minecraft c’est du lego virtuel avec infiniment plus de possibilités, pourquoi pas. Mais Fortnite c’est quand même hyper violent, fait-il la part des choses ? Et c’est quoi l’intérêt de « s’abrutir » à regarder sur YouTube des vidéos de mecs en train de jouer à un jeu video ? Au final, force est de constater que cela ne nuit pas à sa vie sociale (il joue en ligne avec ses copains sans que j’aie besoin de faire le taxi pour les rapprocher), qu’il développe ses compétences stratégiques et psychomotrices, qu’il continue à rejoindre ses potes avec plaisir pour une partie de foot et qu’il n’a pas l’air de devenir un psychopathe agressif et violent. Alors je me suis transformée…

Et puis nous pratiquons allègrement le reverse mentoring. Comme a dit un de mes amis (pro du digital et père de 3 millenials également) : « Snapchat a une ergonomie qui ne ressemble à aucun autre réseau social, intuitive pour nos enfants mais pas du tout pour notre génération », alors je dois régulièrement appeler à l’aide. Mais je souris quand je les vois totalement perdus (bien plus que leurs grands-parents) sur un environnement Windows ?

Photo : Markus Spiske

Proposé par
Virginie Athias

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